Le Monozukuri est un terme japonais composé du mot « mono », qui signifie choses, et du mot « tsukuri », qui signifie fabriquer ou produire. Ce terme est souvent utilisé pour désigner les activités de fabrication de l’industrie manufacturière. En réalité, le Monozukuri a un sens beaucoup plus large, dont il est intéressant d’en comprendre les nuances.
La notion de Monozukuri ne peut pas être traduite littéralement et son sens dépend de la sensibilité de chacun. Le concept fait historiquement référence à une éthique de travail basée sur des connaissances profondes, des compétences multiples et beaucoup de passion. Il s’accompagne d’une forte ambition d’atteindre la perfection, aspiration très reconnue dans la société japonaise. On y trouve également la notion de fierté dans la réalisation et de respect des matières utilisées.
Point histoire : Cette notion est culturellement très ancienne et remonte à la fabrication des poupées automates traditionnelles ou encore des sabres de samouraïs.
A la fin des années 1990, le concept de Monozukuri est désigné pour incarner l’esprit et l’histoire de l’industrie manufacturière japonaise, et fait référence à une démarche de Lean Management, dans laquelle le client est placé au centre des préoccupations. Dans ce contexte, l’objectif devient alors d’atteindre l’excellence, en supprimant les 3M :
Cette démarche est notamment appliquée par le système de production Toyota, dans lequel sont initiés les méthodes et outils du Lean Management. L’entreprise défend l’attitude suivante : « Monozukuri ha Hitozukuri kara », qu’on pourrait traduire par :
« La construction de biens commence avec la construction des personnes ».
Dans cette phrase, le terme Monozukuri est accompagné de la notion Hitozukuri, qui fait référence à la passion du développement des gens. Ces deux termes se complètent et cette phrase peut, encore une fois, prendre plusieurs sens. Elle détaille l’imbrication étroite entre le développement des personnes et l’amélioration des techniques à travers la recherche de la performance. Ces deux notions contiennent, à elles seules, le concept du Lean.
Il est souvent indiqué que le concept de Monozukuri s’appuie sur trois piliers :
Cette phase fait référence à la phase de conception, durant laquelle il est impératif de limiter un maximum les coûts, en standardisant les processus et en optimisant la transparence et le travail d’équipe.
Le but de cette étape est d’éliminer un maximum les gaspillages liés à la production, en optimisant le flux de production. Les outils Lean sont particulièrement utiles pendant cette étape, et la transformation digitale des entreprises peut être conseillée pour atteindre les objectifs souhaités.
L’objectif est, ici encore, de réduire les coûts globaux liés aux activités de la chaîne d’approvisionnement.
Etant donné que le Monozukuri est étroitement lié au Lean Management, pour l’adopter, il faut se renseigner sur les méthodes et outils de Lean Management qui permettraient d’améliorer la performance de votre entreprise. Parmi les plus utilisés, on trouve la méthode des 5S ou la méthode des Six Sigma.
Certaines entreprises apprivoisent le Monozukuri pour l’adapter à leurs productions et ainsi améliorer leurs processus. Par exemple, Nissan a permis le déploiement de cette méthode dans l’industrie automobile. Renault a également adopté la méthode japonaise, en ayant pour objectif d’optimiser la chaîne de valeur. Le but était de diminuer le coût global d’une voiture en améliorant la qualité.
Pour atteindre leur objectif et grâce aux outils Lean, l’entreprise a travaillé sur l’ensemble de la chaîne de création de valeur, de la conception de la voiture jusqu’à la livraison au client final.
Ecrit par Emma Guignard